Organisation Le Centre international de recherche de l’Historial de la Grande Guerre (CIRHGG, Péronne) en partenariat avec l’EHESS (Paris), l’université d’Heidelberg, le Centre for Contemporary and Digital History de l’université du Luxembourg, et l’Université de Picardie Jules Verne (Amiens), sollicite des candidatures pour sa troisième université d’été de jeunes chercheurs (master et doctorat) travaillant sur la Première Guerre mondiale. Objectifs Nous comptons réunir du 2 au 7 juillet 2018 un groupe international de 20 à 30 jeunes chercheurs, travaillant sur l’histoire militaire, culturelle, sociale et environnementale de la guerre. Au cours de la semaine passée ensemble, ils auront l’occasion d’échanger entre eux, mais également avec un grand nombre de chercheurs de renommée internationale. Des visites guidées et des excursions en France et en Belgique font partie intégrante du programme et enrichissent l’expérience des participants. Thématique Après les éditions 2014 et 2016 de notre école d'été qui ont respectivement porté sur les initiations dans les expériences contemporaines de la guerre ( http://1418.hypotheses.org/547) et sur « l'anatomie » de la bataille et du champ de bataille http://1418.hypotheses.org/1059), nous nous tournons pour 2018 vers une autre question : celle de l'histoire environnementale de la Première Guerre mondiale. Ici, l'histoire environnementale de la Grande Guerre doit se comprendre selon une acception large. Il s'agira bien entendu de réfléchir aux conséquences environnementales de la guerre : destructions des villes, des villages, des sols, pollutions diverses et leurs pendants : reconstruction et reconstitution (à l'échelle des politiques publiques mais également des territoires), déminage des champs de bataille, exhumation et ré-inhumation des morts, politiques de mise en mémoire et en sens des territoires et des ruines de guerre (et notamment des champs de batailles). Ceci implique bien évidemment de prendre en compte la longue durée de la Grande Guerre puisque les traces environnementales de celle-ci sont sensibles jusqu'à aujourd'hui. Les conséquences environnementales de la guerre ne se résument en outre pas aux zones du front. L’exploitation économique des hinterlands même très éloignées des épicentres guerriers y a toute leur place dans la mesure où elle se traduit par des modifications parfois profondes et durables des écosystèmes. Par exemple, quelle traduction le processus de totalisation a-t-il en termes d’exploitation du pétrole, des ressources minières, forestières, agricoles… ? Ainsi les stigmates de la famine de 1915-1916 au Mont Liban sont visibles jusqu’à aujourd’hui dans les paysages. L’histoire des villes sera également mise à contribution dans la mesure où la guerre a aussi parfois beaucoup influé sur leur évolution urbaine comme c’est par exemple le cas à Thessalonique en raison de la présence massive des troupes alliées mais aussi d’un grand incendie en 1917. Mais cette conception de l’histoire environnementale fondée sur les conséquences de la guerre ne résume pas à elle seule les rapports des hommes à leur environnement. Les conditions et contraintes que l’environnement fait peser sur le fait guerrier sont au cœur de nombreuses recherches actuelles qui interrogent, à l’instar de ce qui se fait également pour les temporalités en guerre, les rapports des acteurs sociaux à l'espace et à l’environnement. Ceci implique dès lors de faire jouer les échelles d'analyse. Peuvent alors être évoqués, par exemple, les rapports entretenus par les combattants avec leur environnement de combat en fonction de critères tant météorologiques que géographiques. Les journaux et les correspondances regorgent en effet de références aux lieux, aux espaces vécus, au temps qu’il fait. Les dessins, photographies représentent en grand nombre les « paysages de guerre ». Ceci permettra notamment d'aborder en retour non seulement les effets de la guerre sur les environnements mais aussi bien ceux des environnements sur la guerre et ceux qui la font à travers une réflexion sur les différents théâtres d'opérations (montagnes, mers, déserts chaud et froids...) ; ceci permettra alors peut-être aussi d'entreprendre une autre histoire mondiale de la guerre mondiale en fonctions des latitudes, des longitudes, des altitudes, bref d'envisager la possibilité d'une géohistoire de la Grande Guerre qui s’intéresse autant aux conditions, qu’aux conséquences environnementales de celle-ci. Programme Les participants bénéficieront de visites guidées des champs de bataille et des sites mémoriaux en France et en Belgique (Somme, Ypres...), avec des spécialistes, des praticiens et des experts en archéologie du champ de bataille. Des conférences et des débats avec des historiens de renom de la Première Guerre mondiale (dont les membres du comité directeur du CIRHGG) et spécialisés en histoire environnementale complèteront des séances de travail en atelier animées par les membres du comité organisateur (Franziska Heimburger, Benoît Majerus, Nicolas Beaupré). Les étudiants retenus auront également l’occasion de présenter leurs propres travaux en les replaçant dans la perspective choisie par l’école d’été. Conditions Les étudiants en master 2 et les doctorants peuvent postuler à l'école d'été. Les thématiques de recherche en lien direct avec la thématique de l'école ou montrant en quoi ces recherches peuvent s'y raccrocher seront privilégiées mais tous les masterants ou doctorants travaillant sur la Grande Guerre et ses conséquences peuvent postuler. Les langues de travail de l’université d’été seront l’anglais et le français. Afin de participer pleinement au programme et en particulier aux visites guidées, une connaissance au moins passive du français est toutefois exigée. Afin de nous permettre d’échanger efficacement, nous enverrons un dossier préparatif à lire avant de venir avec des extraits d’archives et des articles scientifiques aux participants une fois la sélection effectuée. Nous couvrirons l’hébergement (en chambre individuelle ou de deux personnes ; sanitaires partagés), le transport (au départ et au retour de Paris), les droits d’entrée pour les différents sites et la plupart des repas. Nous espérons également pouvoir participer aux frais de transport des participants vers / de Paris, en particulier pour ceux dont les institutions d’origine ne subventionnent pas ce type de dépenses. Nous encourageons vivement les candidats à tenter de s'assurer d'un financement partiel ou total de ces frais de transport auprès de leur université d'origine. Le dossier de candidature (en anglais ou francais) comporte un résumé du projet de recherche en une page et un CV académique d’une page. Il doit être déposé avant minuit le 15 février 2018 sur cette plateforme : Procédure:
Les résultats de la procédure de candidatures vous parviendront pour le 15 mars 2018.
Comité organisateur: Nicolas Beaupré (Université Clermont-Auvergne - Centre d’Histoire « Espaces et cultures ») Caroline Fontaine (Centre International de Recherche de l'Historial de la Grande Guerre, Péronne) Franziska Heimburger (Sorbonne-Université - EA Histoire et Dynamique des Espaces Anglophones) Benoît Majerus (Université du Luxembourg - Centre for Contemporary and Digial History) Claire Morelon (Università degli Studi di Padova – DiSSGeA) Contact: ecole-ete[at]cirhgg.org
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